Le dépeçage de la bête se poursuit...
Free est axé sur la reprise des fréquences (800Mhz).
Tiède sur la reprise d'antennes.
en froid avec la reprise de salariés (agences),
gelé avec les plus-values
http://www.lemonde.fr/economie/article/ ... _3234.html
Rachat de Bouygues Telecom par Orange : l’Etat veut imposer des conditions drastiques
Le Monde.fr | 13.02.2016 à 10h25 • Mis à jour le 13.02.2016 à 15h26 | Par Sandrine Cassini
Martin Bouygues réussira-t-il à céder Bouygues Telecom à Orange ? A mesure que les jours passent, l’Etat, qui possède 23 % d’Orange, durcit ses conditions. En effet, selon le schéma prévu, le président-directeur général de Bouygues souhaite vendre sa filiale télécoms, essentiellement par un échange de titres, et ce afin d’entrer au capital d’Orange. Mais l’Etat veut rester – et pour longtemps – l’actionnaire de référence de l’opérateur historique.
Quelle place peut-il faire à l’opérateur français ? S’il ne s’est pas opposé à ce rapprochement, l’Etat ne souhaite pas se laisser diluer. Selon nos informations, Bpifrance et l’Agence des participations de l’Etat, qui possèdent respectivement 9,60 % et 13,45 % du capital de l’opérateur historique, ne veulent pas descendre sous 21 % de participation, pour ainsi conserver trois sièges au conseil d’administration. Jusque-là, le plancher était établi à 20 %.
Pis, ils souhaitent que M. Bouygues signe pour une durée d’au moins trois ans une clause dite de standstill, destinée à l’empêcher de monter au capital du groupe. Cette clause serait sécurisée dans un pacte d’actionnaires. De facto, elle empêcherait le patron de Bouygues de posséder plus de 9 % du capital d’Orange, dans la mesure où à partir de 30 % les deux actionnaires de référence seraient obligés de lancer une offre publique d’achat (OPA) pour l’ensemble du capital. Jusque-là, les négociations fixaient la part de M. Bouygues à 15 % du capital d’Orange.
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L’homme d’affaires acceptera-t-il de telles conditions ? Au sein du groupe, on ne commente pas. « Ils ne sont pas encore revenus vers nous », dit-on dans la sphère publique. Si l’Etat actionnaire veut limiter la marge de manœuvre de M. Bouygues, c’est parce qu’il sait que ce dernier ne devrait pas se contenter d’un strapontin au sein d’Orange et qu’il serait tenté d’en prendre le pouvoir à terme.
L’épineux dossier du mobile
En parallèle, d’autres négociations-clés se poursuivent. Pour qu’elles aboutissent, Orange doit s’entendre avec SFR et Free pour leur céder une partie des actifs de Bouygues Telecom. C’est une condition nécessaire pour passer le cap de l’Autorité de la concurrence, qui examinera l’opération. Orange devrait se défaire d’au moins la moitié de Bouygues Telecom, valorisé 10 milliards d’euros, et vendre pour au moins 5 milliards d’euros d’actifs à SFR et à Free. Free (dont le fondateur Xavier Niel est actionnaire du Monde à titre personnel) pourrait se porter candidat à l’achat du réseau mobile de Bouygues Telecom et des boutiques.
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Parmi les dossiers les plus épineux, le mobile. Ensemble, Orange et Bouygues Telecom posséderaient 55 % de parts de marché. Beaucoup trop pour l’Autorité de la concurrence. Selon nos informations, Orange, détenteur de 39 % de parts de marché, souhaite limiter sa part à 40 à 41 % de clients en France, et devrait donc se dessaisir d’un très grand nombre de clients. SFR se montre intéressé par les clients du secteur à bas coût de Bouygues Telecom et par une partie de ceux d’Orange.
Reste aussi à régler la question des salariés. Bouygues Telecom emploie 7 500 personnes, et les pouvoirs publics ne veulent pas de casse sociale. Les actifs négociés par SFR comprendraient aussi quelques centaines de personnes. Tandis que « plusieurs milliers de salariés », de bonne source, partiraient chez Free. Une nouvelle donne pour l’opérateur qui compte 7 100 salariés, dont 5 500 en France.
Enfin, les trois groupes ont du mal à se mettre d'accord sur "les impôts sur les plus values à payer sur les actifs cédés par Orange à Free et SFR" et les "coûts de démantèlement" de Bouygues Telecom.